Le Barœul

     Barœul à Marcq, Wasquehal et Flers. — Une étude attentive des textes, dit M. le chanoine Leuridan auquel nous empruntons cette étude, nous a convaincu que Barœul, Barœl, Baruel, Barul, et même Bazerol était originairement, non une petite contrée comme nous l'avions d'abord pensé et écrit, mais un ancien domaine du fisc s'étendant sur les territoires de Marcq, de Wasquehal, de Flers, de Mons et de Fives, toutes localités qui se touchent. Il comprenait une terre dite : silva de Barul (ou Bois de Barœul) vers Fives, où l'on connaît le fief de Mainil-en-Barœul.
     De ce domaine étendu, une partie sise à Marcq, Wasquehal et Flers fut inféodée sous le nom de Barœul; c'était une belle et grande seigneurie que les châtelains de Lille tenaient des comtes de Flandre en toute justice et qu'ils vendirent, en mai 1243, à Marguerite de Dampierre pour l'abbaye de Flines. Elle est parfaitement localisée et circonscrite par la nomenclature des manoirs qui en dépendaient et que nous citons plus bas.
     Mais le reste du domaine n'a pas pour cela perdu son nom. Les parties non inféodées d'abord et dont Bauduin V disposait encore en 1066 étaient naturellement désignées, comme situées à Barœul. Ce Barœul eut ainsi comme l'apparence d'un petit canton et son nom servit à distinguer deux villages que ses contours touchaient et qu'on eut pu confondre avec Marcq-en-Pévèle et Mons-en-Pévèle.
     La seigneurie du Barœul que les châtelains de Lille tenaient en toute justice des comtes de Flandre, acquise, comme iï a été dit, par Marguerite de Dampierre fut donnée en mai 1243 à l'abbaye de Flines, moins la haute justice et les hommages que Marguerite se réserva. Le fief consistait alors en 177 bonniers 3 cents 1 quarteron et 8 vergers de terre, et en l'exercice de la justice vicomtière avec plaids généraux et loi particulière, mais sans charges féodales dont l'abbaye fut exemptée pour toutes ses possessions situées en Flandre, par la comtesse Marguerite en 1261.
     La seigneurie du Barœul comprenait, d'après un état des biens et revenus de l'abbaye de Flines au XIVème siècle : « Le manoir de la Bieketerie - le Cauchie - le Molière - le Fausserie - le Roiverie - le vinage de Baruel - le Plicerie - le Plicerie - le Mare - l'Agacherie - le Hienengerie - le Copinerie - la Loteberie - le Pilaterie - le Toit - le Roinerie - Le Wasket - le Voie Markoise - le Sauc-au-Toit - le Fontenielle - le Biekètes. »
     Les rentes étaient dues par 100 à 120 personnes qui payaient pour chaque bonnier 23 deniers oboles à la Saint-Remy et 3 rasières de froment à la Saint-André, 3 chapons à la Noël, double rente pour le relief et le 10e denier à la vente, don ou transport (1).
(1) Tous ces documents sont puisés dans le Bulletin de la Société d'études de la Province de Cambrai, T. XII, p. 162, et dans le Cartulaire de l'Abbaye de fines, P. 459, ainsi que dans l'Histoire de l'Abbaye de Flines. p. 31 et 32.
Bulletin Paroissial de Mons-en-Barœul 01/1936

Retour à la page précédente