La naissance d'une église
Mons en Barœul

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Mons-en-Barœul dépendait autrefois pour le spirituel de la paroisse de Fâches. Il en fut détaché en 1655, avec la paroisse de Fives, qui en dépendait aussi, et il resta uni à Fives jusqu'en 1806. A cette époque, il fut attaché à la paroisse d'Hellemmes, dont il fut séparé en 1844, pour former une paroisse à part. Depuis longtemps déjà, un grand nombre d'habitants désiraient ce nouvel état de choses ; mais ce ne fut qu'en 1843 que quelques habitants de Mons-en-Barœul résolurent de faire, auprès du Gouvernement et de Monseigneur l'Archevêque, les démarches nécessaires pour que leur commune fût enfin érigée en succursale. Sa Grandeur, Monseigneur Giraud, archevêque de Cambrai, favorisa de tout son pouvoir leur pieux désir et voulut bien leur prêter son bienveillant et puissant concours. Voici, en effet, le texte d’une circulaire qu’il reçoit alors, et dont nous possédons l'original.
Cambrai, le 10 janvier 1843.

Pierre Giraud, par la miséricorde divine et l’autorité du Saint-Siège apostolique, archevêque de Cambrai.

"Instruit du désir ardent que manifestent les habitants de Mons-en-Barœul (près Lille) et des sacrifices qu'ils s'engagent à faire pour la construction d'une église sur le territoire de leur commune ; touché de ces dispositions, et notamment des démarches multipliées dans ce but, avec beaucoup de succès, par un zélé catholique de cette paroisse, le sieur Desreumaux, nous donnons par les présentes une entière approbation aux voeux et aux espérances des bons habitants de Mons-en-Barœul, ainsi qu'au généreux dévouement du sieur Desreumaux, en recommandant cette œuvre au bienveillant intérêt de l'autorité civile et à la charité des pieux fidèles qui liront cet écrit."
"Donné à Cambrai, le 11 janvier 1843."
† PIERRE, arch. de Cambrai.
Toutes ces démarches furent bientôt couronnées de succès. Une ordonnance royale, en date du 26 décembre 1843, fut suivie de celle de Monseigneur l’Archevêque, en date du 22 janvier 1844, portant, l'une et l'autre, l'érection en succursale de la commune de Mons-en-Barœul.
Comme on vient de le voir dans le texte de la lettre de Mgr Giraud, à la tête de ceux qui firent les premières démarches, fut un ardent catholique dont nous sommes heureux de connaître et de conserver le nom : le sieur Desreumaux (dit l'abbé). Ce fut encore lui qui se mit en tête du mouvement pour la construction d'une église et la nomination d'un curé. M. Cumont et sa femme, née Lelièvre. MM. Delemar, Leclercq, Becquet se joignirent à lui et firent construire une église provisoire en planches. Ils ouvrirent en même temps une souscription pour la construction d'une autre église en maçonnerie. M. Cuvelier-Agache, d'Hellemmes, souscrivit le premier pour mille francs ; M. Cumont pour cinq cents ; M. de Remland aussi, pour cinq cents. Presque tous les habitants, de la commune, ainsi que plusieurs personnes de Lille, souscrivirent également pour des sommes plus ou moins considérables, et en peu de temps, on atteignit, par ce moyen, la somme de huit mille francs.
Dans l'intervalle, M. Desreumaux fit plusieurs fois le voyage de Cambrai pour obtenir un curé. Monseigneur nomma enfin comme premier curé de Mons-en-Barœul, M. l'abbé Masse, qui fit son entrée dans la paroisse le samedi saint de l'année 1844. Son premier acte fut de bénir l'église provisoire, comme il en avait été autorisé par M. Wicart, vicaire-général, nommé quelques années après, évêque de Fréjus et mort évêque de Laval ; et il y célébra la messe pour la première fois le saint jour de Pâques.
Quelques jours après son arrivée dans la paroisse, M. l’abbé Masse, premier curé, fit dresser le plan d’une église en maçonnerie par l’architecte Dhennin, de Lille. Le devis de cette église qui n’est autre que l’église actuelle, s’élevait à vingt-et-un mille francs, et quelques cents. Le projet fut soumis au gouvernement, et M. de Saint-Aignan, alors préfet du Nord, sans attendre l’autorisation ministérielle, fit mettre les travaux en adjudication. Ils furent adjugés au sieur Herbaut, maitre-charpentier à Fives, pour la somme de dix-sept-mille francs. Le 18 avril de cette même année 1844, MM. Dewas, maire de la commune, Cumont-Lelièvre et Cuvelier, posèrent la première pierre de l’église, au milieu d’un clergé nombreux et d’une foule considérable de peuples accourus de toutes les paroisses environnantes. Ce fut M. l’abbé desleruyelle, doyen de Saint-Maurice, à Lille, qui bénit cette pirre et qui le même jour bénit ensuite le cimetière. Le Père Possoz, de la compagnie de Jésus, fit ce jour-là, deux sermons adaptés aux circonstances.
Les travaux de l’église furent poussés avec activité et la même année : 14 novembre 1844, M. Wicart, vicaire-général de Cambrai, vint la bénir et la livrer au culte. Dans l’allocution qu’il adressa au peuple en cette circontance, il prit tout de suite ces paroles du cantique des anges : « Gloria in eccelsis Deo et in terra pax hominibus bonae voluntatis ». Après avoir rendu gloire à Dieu, il félicita les habitants de leur dévouement à la religion et les sacrifices qu’ils s’étaient imposés pour avoir une église. Il leur fit ensuite un tableau de la vie des premiers chrétiens et les exhorta à les imiter.
Comme nous l'avons dit plus haut, l'architecte de l'église a été M. Dhennin, de Lille, et l'entrepreneur, M. Herbaut, de Fives. Les dépenses pour la construction, chose qui paraîtra assurément surprenante au temps où nous vivons, ne se sont élevées qu'au chiffre de dix-sept mille francs. Depuis lors, il n'a été apporté aucune modification au gros-œuvre, à part l'agrandissement de la sacristie et la construction d'un calorifère, pour lesquels M. l'abbé Comère a dépensé environ cinq mille francs. Nous avons déjà donné les noms des principaux bienfaiteurs de l'église. La maçonnerie principale est en briques; l'église a trois nefs et, en dehors, le chœur se termine en droite ligne, Les murs, à l'extérieur, sont soutenus par des contreforts, ce qui n'empêche pas que l'église soit peu solide et n'offre rien de remarquable. Sa longueur, à l'extérieur, est de 32m50, et sa largeur de 17m50, ce qui fait qu'elle est beaucoup trop petite pour la population actuelle.
Le portail est tout à fait ordinaire. La tour, placée à l'entrée de l'église, a une hauteur de 11m75 ; elle est surmontée d'une flèche de 7m80, sans la croix. Avant 1885, il n'y avait, dans le clocher, qu'une petite cloche de 80 kilos. Je n'ai retrouvé nulle part l'inscription qu'elle portait. Ayant été fêlée en 1885, M. l'abbé Comère, alors curé de la paroisse, en profita pour la faire refondre et en fit faire une plus forte. Ces deux cloches, déduction faite de l'ancienne ont coûté environ trois mille franc et furent payées, en grande partie, par des souscriptions recueillies dans la paroisse.
Une erreur involontaire s’est glissée dans le dernier article sur Mons-en-Barœul. Rectifions-la. La petite cloche, dont il y est question, n’a pas été refondue, lorsqu’elle fut hors d’usage, comme il est dit. Elle a été cédée alors au musée des Beaux-arts à Lille, où elle se trouve actuellement, et où peut la voir qui veut. Cette cloche provenait de l’ancien prieuré de Fives qui, probablement, l’avait achetée à l’église Saint-André, à Lille, lors de sa démolition, laquelle église dépendait de la Collégiale Saint-Pierre. Ce qui le fait supposer, ce sont deux médaillons gravés sur la cloche : l’un représentant Saint-André avec sa croix, l’autre, saint Pierre avec ses clefs. Il s'y trouve, en outre, deux autres médaillons : le Père éternel avec le globe du monde et entouré de gloire, et la Sainte Vierge, avec l’Enfant-Jésus, aussi entourée de gloire. Avant la construction de l'église, elle servait à sonner la retraite les dimanches et les jours de fête, et se trouvait au lieu dit : Au Duc, actuellement chez Mme Valez-Carbonnel, rue de Roubaix, près le Pont du Lion-d'Or. Elle porte comme inscription, en minuscule gothique : « Peter ; ic ghegoten van Peter Wagheues , int iaer M CCCCC XXV. » Traduction : (Je m'appelle) Pierre ; j'ai été fondue par Pierre Wagheues en l'an 1525.
Cette rectification faite, qui fera plaisir, j'en suis sûr, à ceux qui ont entendu autrefois sonner cette cloche ou qui en ont entendu parler, parce qu'elle leur rappellera de vieux souvenirs. Continuons l'historique :
La plus forte cloche actuelle pèse 809 kilos, et porte comme inscription : « J'ai eu pour parrain M. François Andriès et pour marraine Mme Céline Cuvelier. Je me nomme Henriette, bénite en juillet 1885. M. Henri Comère, curé ; M. Alexandre Delemar, maire de Mons-en-Barœul. Je dois le jour à la générosité des paroissiens. » En dessous : un christ et le nom de M. Drouot, fondeur.
La plus petite pèse 219 kilos et porte comme inscription « Je m'appelle Pierre. J'ai eu pour parrain M. François Andriès et pour marraine Mme Céline Cuvelier. Je suis venue, en juillet 1885, remplacer ma devancière, laquelle, provenant du prieuré de Fives, a perdu la voix après 300 ans d'existence. M. Henri Comère, curé ; M. Alexandre Delemar, maire de Mons-en-Barœul ».
Ces deux cloches ont été baptisées solennellement le 2 août 1885 par M. le chanoine Delassus, directeur de la Semaine Religieuse, à Lille, délégué de Mgr Thibaudier, archevêque de Cambrai.
Il y a actuellement dans l'église trois autels, tous trois en marbre. Le plus remarquable assurément est le maitre-autel. M. H. Lefebvre, dans une de ses notices, dit, en parlant de cet autel : « On voit, au milieu du maître-autel de l'église de Mons-en-Barœul, un médaillon en marbre blanc, haut d'un demi-mètre, œuvre d'art d'après les connaissseurs, qui parait être du XVII siècle. Il représente la récolte de la manne dans le désert. La noble attitude de Moïse, l'empressement des femmes, la joie naïve des enfants, sont admirablement rendus. Aux deux angles de l'autel, sont deux anges et, dans la partie supérieure, des raisins, des dauphins et différents attributs du même artiste que le médaillon. Quel est cet artiste ? Question que nous devons laisser sans réponse ; mais ce qui peut aider à le trouver peut-être. c'est que ces sculptures viennent du château de Deurne, près Anvers, actuellement occupé par M. Declerck-Cumont, qui en a fait don à l’église de Mons-en-Barœul. »
Jusqu'en 1901, ce maitre-autel n'eut point de rétable. 11 n'y avait au-dessus que le tabernacle et son entourage, en bois sculpté par M. Buisine, de Lille. Au commencement de l'année 1900, M. l'abbé Rigaut, curé de la paroisse, eut la bonne pensée de conseiller à son prédécesseur, M. l'abbé Comére, dont la santé déclinait de plus en plus, de le compléter par un rétable, en souvenir de ses quinze années de ministère dans la paroisse. Celui-ci accepta volontiers cette proposition et promit de laisser, à sa mort, une somme de 3.000 francs pour l'exécution de ce travail. Ce saint prêtre mourut en août 1900, et aussitôt après sa mort ses sœurs s'empressèrent de remplir cette promesse. M. l'abbé Rigaut confia le travail à son ami, M. Joseph Vanpoulle, de Cambrai, qui y mit tout son talent et tout son coeur, d'autant plus volontiers que c'était son début. Il réussit à merveille, et aujourd'hui, on peut le dire, il y a peu d'églises qui possèdent un maitre-autel aussi beau et aussi réussi que le nôtre. I1 fut béni solennellement le lundi de Pâques 1901 par Mgr Lasne, archiprêtre-doyen de Saint-Maurice.
Le rétable du maître-autel fut donc béni solennellement le lundi de pâques 8 avril 1901. Mgr Lasne bénit en même temps le drapeau du cercle et deux statues : celle de Saint-Dominique et celle de Saint-François d'Assise. Le lendemain, le journal La Croix donna le compte rendu suivant de la cérémonie : « Le lundi de Pâques il y avait grande fête à l'église de Mons-en-Barœul. Mgr Lasne, archiprêtre de Saint-Maurice, y procédait à plusieurs bénédictions dont nous avons à dire un mot. Ce fut d'abord la bénédiction d'un rétable, qui complète heureusement le maître-autel, magnifique objet d'art contenant un médaillon de toute beauté. M. l'abbé Comère, ancien curé de la paroisse, avait donné l'argent nécessaire pour acheter ce rétable. Son successeur, M. Rigaut, confia cet important travail à M. Joseph Vanpoulle fils, de Cambrai, qui en fit un chef-d’œuvre d'art religieux du plus haut mérite. »
Puis vint la bénédiction du drapeau du cercle. A cette occasion, Mgr Lasne adressa aux assistants une chaleureuse allocution sur l'alliance indéfectible de la Patrie et de la Religion. « A ceux qui viendraient vous dire, s'écria l'orateur, qu'on peut être patriote tout en persécutant la Religion, vous pouvez répondre que ce sont des hypocrites et des menteurs. »
Enfin eut lieu la bénédiction des statues de Saint-François d'Assise et de Saint-Dominique, patrons du Tiers-Ordre et de la confrérie du Rosaire établis dans la paroisse.
Après cette cérémonie la maîtrise exécuta une messe solennelle en musique, au cours de laquelle M. Coulomb chanta un Panis Angelicus de toute beauté, et un duo avec M. Duvivier, l'Agnus Dei. La musique de la commune prêtait son concours à cette fête religieuse et fit entendre quelques morceaux de son répertoire.
» Une douzaine d'ecclésiastiques assistaient à la cérémonie, et l'église était remplie de fidèles qui garderont, de cette fête, un précieux souvenir. »
Les autres journaux de Lille rendirent compte aussi de cette fête à Peu près dans les mêmes termes, en ajoutant toutefois quelques lignes sur la soirée récréative donnée par les membres du cercle à leurs familles pour terminer la journée.
Ce fut à l'occasion de la pose et de la bénédiction du rétable que le chœur fut repeint en entier et que fut changé l'ancien système d'éclairage en celui qui existe aujourd'hui : lyres dorées avec bec Auer. On remplaça en même temps la grille en bois des fonts baptismaux par une grille en fer forgé et les fonts eux-mêmes furent complétés par un couronnement surmonté de la statue de Saint Jean-Baptiste. La cuve des fonts baptismaux et la colonne en marbre qui la supporte ont été données par Mme veuve Delebecque, qui fit don aussi à l'église, en 1851, de l'autel de la Sainte Vierge, également en marbre. Les fonts, sans le couronnement, ont conté 125 francs et l'autel 700 francs.
L'autel du Sacré-Cœur, en marbre comme les autres, a été acheté à l'église Saint-Maurice pour la somme de 300 francs en 1850.
Les stalles sont en chêne et n'offrent rien de remarquable.
La table de communion est aussi en bois de chêne sculpté par M. Buisine; elle a été donnée par Mlle Sophie Prévost, de Lille.
La chaire est sortie, comme la table de communion, les stalles et le tabernacle du maitre-autel, des ateliers de M. Buisine. Elle a été inaugurée par M. Chalendon, vicaire général du diocèse de Bellay, ensuite évêque de ce diocèse, le dimanche de la Passion 1850. Elle a coûté 2.400 francs, somme couverte par une souscription faite, à cet effet, dans la paroisse, à laquelle riches et pauvres ont contribué, et par un don de 1.000 francs fait par Mlle Sophie Prévost, déjà nommée.
Les tableaux du Chemin de Croix, en toile peinte, ont été donnés par Mlle Justine Delannoy, de Lille, et érigés par M. l'abbé Leconte, doyen de Saint-Maurice, à Lille, le 23 janvier 1848.
Toutes ces personnes, dont nous sommes heureux de transmettre les noms à la postérité, méritent notre reconnaissance et un souvenir dans nos prières.
Citons encore, en fait de mobilier, un grand tableau, copie de Van D yck, représentant Le Crucifiement. Ce tableau, parait-il, n'est pas sans valeur. Je n'ai retrouvé nulle part le nom du donateur.
Les boiseries autour de l'église ont été placées en 1884 par M. Buisine, et ont coûté 2.300 francs. Elles étaient nécessaires, sans doute, à cause de l'humidité des murs.
Jusqu'en 1898, l'église ne posséda pas d'orgues. M. l'abbé Rigaut, successeur de M. Comère, fin septembre 1898, dès son arrivée dans la paroisse, jugea nécessaire, du moins très utile, l'achat de cet instrument. La Providence le servit à souhait, car M. Kerkhoff, facteur d'orgues à Bruxelles, qu'il connaissait depuis longtemps pour avoir travaillé pour lui, dans une autre paroisse, d'une manière très satisfaisante, vint lui offrir, dans d'excellentes conditions, un orgue de 14 jeux, fabriqué par lui en temps perdu, tout monté et très convenable pour l'église. Cet orgue, d'une valeur réelle de 10 à 12.000 francs, lui fut offert pour 7.000 francs. L'offre était tentante. Après essai et vérification de l'instrument par des connaisseurs, le marché fut conclu et les orgues placées aussitôt. Elles furent payées par le produit d'une souscription faite dans la paroisse et par un don particulier d'un anonyme dont le bon Dieu sonnait le nom.
Voici la composition de l'orgue. Il y a deux claviers :
Grand orgue : 56 notes de do à sol. — Bourdon, 16 pieds : montre, 8 pieds ; flûte harmonique, 8 pieds ; salicional, 8 pieds ; prestani. 4 pieds ; doublette, 2 pieds ; trompette basse, 8 pieds ; trompette haute, 8 pieds.
Petit expressif : 56 notes. — Bourdon, 16 pieds ; viola-di-gamba, 8 pieds ; voix céleste, 8 pieds ; flûte, 4 pieds ; basson-hautbois, 8 pieds ; voix humaine, 8 pieds.
Pédale séparée : 30 notes de do à fa. — Sous-basse, 16 pieds; flûte, 8 pieds.
Combinaisons : 1. Récit au grand orgue ; 2. Récit à la Pédale 3. Grand orgue à la pédale ; 4. Tremblant; 5. Expression à bascule ; 6. Tirasse de trompette haute ; 7, Tirasse de trompette basse.
Cet orgue fut béni et inauguré le dimanche 3 décembre 1898, sous la présidence de Mgr Lasne, archiprêtre, doyen de Saint-Maurice, à Lille qui voulut bien donner le sermon de circonstance.
Nous avons dit que l'orgue fut béni et inauguré le dimanche 3 décembre 1898. Voie le compte rendu de la cérémonie fait par le journal La Croix du Nord quelques jours après :
« Dimanche dernier, à l'inauguration des orgues de Mons-en-Barœul, l'église était absolument envahie par la foule des paroissiens et des amateurs des environs. La cérémonie était présidée par Mgr Lasne, entouré de M. le chanoine Delrue, de MM. les doyens Vandepitte et Streck, de M. l'abbé Bourgeois, ancien curé d'Illies, etc. Après la bénédiction de l'orgue, M. Armand Seure, organiste de Saint-Jean, à Bruxelles, fit entendre toute la belle sonorité de l'instrument, dans la Marche solennelle, de Mailly, qu'il exécuta de main de maître. Puis, dans une suite de morceaux variés, où nous avons noté particulièrement un Ave Maria de Marschner, une Pastorale de Lefébure-Wély, et le Carillon de Martini, il fit ressortir très habilement toutes les ressources d'un orgue de 14 jeux, qui peut produire presque tous les effets des instruments les plus complets.
Alternant avec lui, MM. les abbés Pannier et Boddaert, de l'Université catholique, deux artistes bien connus, charmèrent les auditeurs par une Etude de Schumann, une Pastorale et l'Allegretto de Guilmant, et l'In Paraditurn de Dubois. Pour varier avec le concert religieux, l'organiste de la paroisse, M. Séraphin Drapier, accompagna sur l'orgue, en parfait connaisseur, un morceau de flûte et un morceau de saxophone, joués avec un grand sentiment artistique par MM. Lebon et Legay, puis un 0 Salutaris de sa composition, et un Agnus Dei parfaitement chantés par MM. Charles et Pierre Potier.
Mgr Lasne voulut bien lui-même, avec 1e grand talent qui le distingue, célébrer le rôle sublime de l'orgue dans les églises, et fit très délicatement l'éloge du pasteur de la paroisse, M. l'abbé Rigaut..., qui, grâce au concours dévoué de son conseil de fabrique et à la générosité de ses paroissiens, est parvenu en peu de temps à doter son église d'un instrument magnifique digne de rivaliser avec les meilleurs de la contrée.
Nous devons aussi tous nos éloges à M. Émile Kerkhoff, de Bruxelles, qui est le facteur de cet orgue, et dont on a apprécié la grande délicatesse et le très réel talent.
Ce fut M. l'abbé Henri Comère, curé de Marquette-lez-Bouchain, qui succéda à M. l'abbé Derode et devint ainsi le 4e curé de Mons-en-Baroeul. il fut installé le 10 juillet 1883 et occupa son poste jusque fin septembre 1898.
A cette époque, ses infirmités ne qui permettant plus d'exercer avec fruit le saint ministère, M. l'abbé Henri Rigaut, curé de Quiévy-en¬Cambrésis, fut appelé à le remplacer et devint le 5° curé de Mons-en-Barœul. Il arriva à Mons le 29 septembre 1898, et depuis lors, il se fait un bonheur d'être tout entier à ses paroissiens.
En se retirant du ministère pastoral, M. l'abbé Comère ne voulut pas quitter la paroisse, où il habita toujours jusqu'à sa mort. Après avoir été privé de la douce consolation de célébrer la sainte Messe pendant cinq mois, il commençait à se remettre un peu ; sa santé devenait meilleure et il y avait tout lieu d'esp.érer que ce mieux se serait accentué, lorsque, clans la nuit du jeudi au vendredi 3 août 1900, une congestion l'a terrassé en quelques minutes.
M. l'abbé Rigaut, son successeur, eut à peine le temps de lui donner l'absolution et l'indulgence in articulo mollis et de lui conférer le sacrement de l'Extrême-Onction. C'est lui qui eut la dernière visite de M. Comère, car le jeudi soir, celui-ci était venu passer quelques instants au presbytère, et rien alors ne faisait présager une mort aussi subite. Grâce à Dieu, cette mort n'a pas été imprévue pour ce bon et saint prêtre, car bien des fois,pendant sa longue maladie, il s'était Préparé à ce terrible passage par plusieurs confessions générales de toute sa vie.
Ses funérailles ont eu lieu le lundi 6 août, au milieu d'une foule considêrable et d'un grand nombre de ses confrères et amis. Après la cérémonie, sa dépouille mortelle fut reconduite à Comines, son pays natal, où, reposant au milieu des siens, elle attend la résurrection générale.
En lisant cette notice, tous ceux qui ont connu M. l'abbé Comère, se feront un devoir de réciter un pieux De Profundis pour le repos de son âme et mettront de nouveau en pratique cette parole de la Sainte Ecriture « Mementole prœpositorum vestrorum qui vobis louai surit verburn Dei, quorum inluentes exitum conversalionis inzitamini fidenz. Souvenez-vous de vos pasteurs qui vous ont prêché la parole de Dieu, et considérant quelle a été leur fin, imitez leur foi ».

CURÉS et VICAIRES

Le premier curé de Mons-en-Barœul fut M. l'abbé Masse. Il prit possession de son poste le Samedi-Saint de l'année 1844 et l'occupa jusqu'au mois d'octobre 1853.
Le deuxième curé fut M. l'abbé Auguste Carron : 2 octobre 1853 jusqu'au 9 octobre 1856, date de la mort. Ce bon curé ne fit que passer à Mons et son corps repose au cimetière de la paroisse. Sur sa pierre tombale, on lit ceci : « A la mémoire de M. Auguste Carron, curé pendant 3 ans, de Mons-en-Barœul, décédé pieusement le 9 octobre 1856, à l'âge de 37 ans, pleuré de ses paroissiens qui lui ont élevé ce monument de reconnaissance ». En dessous de cette épitaphe on lit encore cette autre qui n'est que le résumé de sa vie :
Oplimo dilectissimoque paslori, qui fide, charitale, oratione et exemplo præluxit ; qui puellarum religioni educatione providit ; qui ultima in agonia et prædicavit et benedixit, hoc monumentum posuere parochiani. Anno Domini 1856.
Requiescat in Pace.
Traduction : « Les paroissiens ont élevé ce monument à leur très bon et très cher pasteur, qui brilla par sa foi, sa charité, son esprit de prière et son exemple ; qui pourvut à, l'éducation religieuse des jeunes filles, qui ne cessa de prêcher et de bénir jusque dans sa dernière agonie. L'an du Seigneur 1856.
Qu'il repose en paix. »
Le troisième curé fut M. l'abbé Louis-Prosper Derode, vicaire de Sainte-Catherine, à Lille, d'où il arriva le 26 octobre 1856, et resta curé de la paroisse jusqu'en 1883. A cette époque, il fut nommé chanoine titulaire de la Métropole de Cambrai ; mais, n'ayant pu se faire à la vie sédentaire de chanoine, il vint se retirer à Fives où il mourut le 4 avril 1887. Sa dépouille mortelle fut cependant ramenée à Mons. On lit sur son tombeau cette simple épitaphe : « Ici repose Maître Louis Prosper-Philippe Derode, ancien curé de Mons-en-Barœul, chanoine titulaire de la Métropole de Cambrai, décédé à Fives-Lille, le 4 avril 1887, âgé de 69 ans, administré des Sacrements. — R. I. P.
Ce fut M. l'abbé Henri Comère, curé de Marquette-lez-Bouchain, qui succéda à M. l'abbé Derode et devint ainsi le 4e curé de Mons-en-Barœul. il fut installé le 10 juillet 1883 et occupa son poste jusque fin septembre 1898.
A cette époque, ses infirmités ne qui permettant plus d'exercer avec fruit le saint ministère, M. l'abbé Henri Rigaut, curé de Quiévy-en-Cambrésis, fut appelé à le remplacer et devint le 5° curé de Mons-en-Barœul. Il arriva à Mons le 29 septembre 1898, et depuis lors, il se fait un bonheur d'être tout entier à ses paroissiens.
En se retirant du ministère pastoral, M. l'abbé Comère ne voulut pas quitter la paroisse, où il habita toujours jusqu'à sa mort. Après avoir été privé de la douce consolation de célébrer la sainte Messe pendant cinq mois, il commençait à se remettre un peu ; sa santé devenait meilleure et il y avait tout lieu d'espérer que ce mieux se serait accentué, lorsque, dans la nuit du jeudi au vendredi 3 août 1900, une congestion l'a terrassé en quelques minutes.
M. l’abbé Rigaut, son successeur, eut à peine le temps de lui donner l’absolution et l’indulgence in articulo mortis et de lui conférer le sacrement de l’Extrême-Onction. C’est lui qui eut la dernière visite de M. Comère, car le jeudi soir, celui-ci était venu passer quelques instants au presbytère, et rien alors ne faisait présager une mort aussi subite. Grâce à Dieu, cette mort n’a pas été imprévue pour ce bon et saint prêtre, car bien des fois, pendant sa longue maladie, il s’était préparé à ce terrible passage par plusieurs confessions générales de toute sa vie.
Ses funérailles ont eu lieu le lundi 6 août, au milieu d'une foule considérable et d'un grand nombre de ses confrères et amis. Après la cérémonie, sa dépouille mortelle fut reconduite à Comines, son pays natal, où, reposant au milieu des siens, elle attend la résurrection générale.
En lisant cette notice, tous ceux qui ont connu M. l'abbé Comère, se feront un devoir de réciter un pieux De Profundis pour le repos de son âme et mettront de nouveau en pratique cette parole de la Sainte Ecriture « Mementole prœpositorum vestrorum qui vobis locuti sunt verburn Dei, quorum intuentes exitum conversationis imitamini fidem. Souvenez-vous de vos pasteurs qui vous ont prêché la parole de Dieu, et considérant quelle a été leur fin, imitez leur foi ».
Après démarches sur démarches, nombreux pourparlers et la donation à la fabrique d'une rente de 450 fr. faite par M. l’abbé Derode, curé de Mons-en-Barœul ( Cette fondation est aujourd’hui confisquée par le Gouvernement et contre toute justice attribuée au Bureau de bienfaisance, qui l’a acceptée. Il participe de la sorte à cette injuste spoliation. ), un titre vicarial fut créé dans la paroisse en juillet 1874. Le premier vicaire fut M. l'abbé Beroyer, de juillet 1874, à novembre 1878. M. l'abbé Beroyer est aujourd'hui, décembre P10, curé de outtersteene, décanat de Bailleul-Saint-Amand.
Après son départ, un an et demi se passe sans qu'il y ait un nou¬veau vicaire. Ce n'est qu'en mars 1880 que Mgr l'Archevêque nomme M. G. Budin, vicaire de Mons-en-Barœul. Il reste à Mons. en cet: qualité, jusqu'en juillet 1881. M. Budin vient de mourir, il y a quelques jours, curé d'Honnecourt, décanat de Marcoing.
Le successeur de M. Budin n'est nommé que le 4 juillet 1888. C'est M. l'abbé Adolphe Caucheteux, vicaire à Saint-Jean-Baptiste, à Dun¬kerque, natif de Mons-en-Barœul, qui vient dans sa famille, refaire sa santé ébranlée. En janvier 1889 il est nommé curé de Château-l'Abbaye. Aujourd'hui M. Caucheteux est curé de Saultain, décanat de Valenciennes-Notre-Dame.
Plus de six ans s'écoulent encore sans vicaire. M. l'abbé E. Salon arrive à Mons en avril 1895 et n'y reste que deux ans, jusqu'en janvier 1897. Il est alors transféré à Lille-Saint-Michel et remplacé en février 1897 par M. l'abbé C. Duhot.
Fin septembre 1898, M. l'abbé Duhot est nommé vicaire de Saint-Louis à Tourcoing, et M. l'abbé Gœthale, vicaire lui-même de Saint-Louis à Tourcoing, vient lui succéder à Mons.
Le 16 octobre 1901, M. l'abbé Goethale est nommé curé de Wulverdinghe, décanat de Bourbourg. Il est actuellement curé de Pradelles, décanat de Morbecque.
C'est M. l'abbé L. Dérégnancourt qui le remplace, mais à cause de sa santé et de ses infirmités, ne pouvant faire face à la besogne, il ne reste à Mons que jusqu'au 8 janvier 1902. Après avoir passé quelques années comme vicaire à Hergnies, décanat de Condé. M. Dérégnan¬court est maintenant retiré dans sa famille au Pont-de-Marcq.
Le 8 janvier 1902, M. l'abbé Jean-Baptiste Dupont professeur au Collège de Tourcoing, arrive à Mons comme vioaire. Le 18 octobre 1903, il est nommé vicaire à N.-D. du Sacré-Cœur à Valenciennes, remplacé par M. l'abbé Pierre Briet, vicaire de Beauvois-en-Cambrésis. M. l’abbé Dupont est aujourd'hui curé de Niergnies.
En janvier 1908, M. le Curé de Mons, voyant sa population augmenter de plus en plus et les œuvres se multiplier en proportion, demande à Monseigneur l'Archevêque un second vicaire. Monseigneur accueille favorablement cette demande et M. l'abbé E Selosse. vicaire à Somain, reçoit sa nomination pour Mons, où il arrive le 11 janvier 1908.
M. l'abbé Briet et M. l'abbé Selosse sont encore tous deux vicaires à Mons, et à tous deux leur curé dit du fond du coeur Ad multos annos. Entre M. Caucheteux et M. Salon, il faut placer M. l'abbé Dehaese, directeur des Œuvres flamandes, qui résidant à Mons, y remplit en quelque sorte les fonctions de vicaire et est d'un très grand secours à la paroisse jusqu'à sa nomination de curé de N.-D. de Lourdes à Hazebroucq.

INSTITUTEURS et INSTITUTRICES

Après avoir donné, dans le Bulletin paroissial, la liste des Curés et Vicaires depuis la création de la paroisse en 1844, je crois faire plaisir à beaucoup de personnes en donnant celle des Instituteurs et Institutrices qui exercent auprès des enfants un véritable sacerdoce, quand ils comprennent bien leur sublime fonction. Voici cette liste, faite d'après les renseignements recueillis à des sources autorisées. Il peut se faire cependant qu'il y ait quelques légères erreurs, car n'ayant aucun document sur ce rapport en ma possession, j'ai dû, pour former cette liste, m'adresser à plusieurs personnes qui, parfois, étaient en désaccord pour la date et pour le mois

Désiré CAILLE

Pierre REMY

Fidèle BARBRY

Dominiq. BLONDEL

M. MONTAIGNE


de 1828 à 1832.

de 1832 à 1840.

de 1840 à 1843.

de 1843 à 1845.

de 1845 à 1854.


M. DUQUESNE

Désiré COURCOT

M. LEGEREAU

Florimond DELEMER

M. MANHIER


de 1854 à 1863.

de 1863 à 1873.

de 1873 à 1881.

de 1881 à. 1903.

de 1903 à .....


L'école fut mixte jusqu'en 1854. A cette époque, on crée une école de filles, et ce sont les religieuses de l'Enfant-Jésus qui sont appelées à la diriger. En 1865, arrivent pour les remplacer Mlle Gorgonie et Eudoxie Hennebelle qui restent : Mlle Gorgonie, du 17 janvier 1865 au 24 mars 1884, et Mlle Eudoxie, du 17 janvier 1865 au 1er octobre 1899. Tous ceux qui ont connu ces deux institutrices à la tête de l'école n'ont qu'une voix pour les féliciter et les remercier du zèle et du dévouement qu'elles ont montrés constamment. Aussi, jouissent-elles, dans leur retraite bien méritée, de la considération générale.
Le 1er octobre 1899, Mlle Marie Declerck succède à Mlle Hennebelle, et, aujourd'hui encore, janvier 1911, c'est elle qui dirige l'école des filles.
Ajoutons, pour être complet, qu'en 1881, M. et Mme Virnot-Gamenet fondent un asile libre qu'ils confient à Mlle Joséphine Riquier qui, depuis cette époque, est, au vu et au su de tout le monde, une véritable maman pour tous les enfants qui fréquentent cet asile.
C'est dans cet asile qu'a lieu, tous les dimanches, la réunion dominicale des jeunes filles, dirigée et présidée par Mlle Hennebelle.
Nous avons donné dans le numéro précédent du Bulletin paroissial la liste des instituteurs et institutrices, dont nous avons pu recueillir les noms.

LES MAIRES

Nous sommes heureux de pouvoir, aujourd'hui, donner celle des maires depuis la Révolution de 1793. La voici en entier :

Louis DESMETTRE

Charles CUVELIER

Charles-Louis DELERUE

Jean-Baptiste FRANCHOMME

Pierre-François SALEMBIER

Louis-Joseph DESPATURES

Philippe-François DESRUMAUX

Pierre-François-Joseph SALEMBIER

Jean-Baptiste DEWAS

Valery CUMONT

Désiré BECQUET

Louis DEFRENNE

Alexandre DELEMAR

Alphonse DODANTHUN

Victor LELIEVRE


1793 à 1794

1794 à 1795

1795 à 1796

1796 à 1798

1798 à 1799

1799 à 1816

1816 à 1826

1826 à 1830

1830 à 1848

1848 à 1849

1849 à 1856

1856 à 1862

1862 à 1896

1896 à 1901

1901 à ....