Mons en Barœul
La topographie en 1733


Pour la notation "Actuel" il faut voir l'époque de 1936.
     Il existe aux archives départementales de Lille, deux grands cahiers de cartes des villages environnants Lille. C'est un recueil de plans figuratifs de toutes les terres, tenues du prieuré de Fives, vers 1733. Ces plans ont été dressés par un religieux du prieuré et ils donnent des détails les plus précieux sur les routes, les chemins, les piedsentes ainsi que sur les maisons dont on donne un aperçu et sur leurs locataires. C'est la planche 3 du recueil qui intéresse Mons-en-Barœul. Pour que le lecteur puisse suivre parfaitement ce plan, commençons par la route de Lille à Roubaix (rue Daubresse) qui était autrefois et qui reste encore la route principale de la commune.
     Suivons-la d'abord à gauche. Voici le cabaret du Lion d'Or qui n'était pas à droite de la rue, comme il l'est maintenant, mais à gauche, à l'endroit où a été percée la rue Châteaubriand. L'indication est conçue comme suit : Un cent et demi de terre sur lequel est bâti le « Lion d'Or » arrenté à Philippe Froidure.
     En remontant la rue et toujours à gauche, nous avons la cense de M. Deuvet, puis, une cense du sieur Pierre Rouxel.
     Une maison à usage de forge et jardin de deux cents de terre aux hoirs (héritiers) de Jean Desmettres.
     Une cense, maison et jardin à Mathieu Bernard.
     Une cense et jardin à Michel Dutrie.
     Une cense et jardin occupés par Martin Boé.
     Trois petites maisons occupées par Pierre-Georges Tierce, Martin Gorisse, et la veuve Duthoit.
     Soit, sept maisons dans cette première partie de la rue et du côté gauche.
     Nous voici maintenant à la rue Francklin qu'on appelait alors, comme quelques anciens le font encore, rue du Bois ; et qui se prolongeait jusque sur le territoire de Pellevoisin.
     Continuons notre pérégrination au-dessus de la rue Francklin.
     Une cense et jardin à Philippe Prévost (vis-à-vis de la Mairie actuelle).
     Une cense et jardin occupés par Augustin Lepers.
     Une cense et jardin à la veuve Philippe Ghesquière.
     Une cense, demeure et jardin à la veuve Prévost.
     A partir de la ferme Prévost (c'est-à-dire sur la propriété actuelle de Mme Meignié), il y avait un sentier qui abrégeait la route et conduisait directement à l'estaminet de la « Capelle ».
     Sur le sentier avant d'arriver à l'estaminet de la «Capelle», il y avait une cense et jardin occupés par Georges Tierce.
     Nous arrivons au chemin de la chapelle (rue du Barœul), un cabaret appelé la Capelle de Mons, à Martin Castellois.
     Au-dessus de la rue du Barœul : une maison à usage de forge avec jardin à Toussaint Roussel (sur l'emplacement actuel de l'estaminet du « Soleil Levant »).
     Une autre maison au même occupée par Jean-Baptiste Venoul, charron.
     De la rue Francklin à la rue du Barœul, il y avait neuf maisons.
     Descendons maintenant la rue Daubresse et remontons-la ensuite en examinant les habitations établies à droite de cette rue.
     Voici d'abord le cabaret de Saint-Martin, avec jardin, terre et demeure à Denis Dupré. Le tout occupé par Pierre-François Franchomme (actuellement, c'est la maison blanche habitée par Mme Kaufman).
     Un jardin et une demeure à M. de Lannoy.
     Une maison et demeure à la veuve Simon Vanouque.
     Maison et terre aux pauvres de Fives et de Mons-en-Barœul (emplacement de la Mairie actuelle).
     Maison, jardin et enclos occupés par Pierre Du Dhoit à M. de Fourmentraux.
     Une cense et jardin occupés par les enfants de Pierre Grimbelle.
     Il y avait onze maisons depuis le Lion d'Or jusqu'au Trocadéro actuel.
     Au-dessus du Trocadéro et vis-à-vis de la rue du Barœul, il y avait une piedsente qui, à travers champs aboutissait au chemin qui monte à la ferme d'En-Haut (actuellement : rue Marceau).
     Revenons toujours au Lion d'Or pour suivre les rues actuelles : Emile Zola et Parmentier qui autrefois n'en faisaient qu'une et s'appelaient : Petit chemin conduisant au ban Plaidoîal de Mons-en-Barœul.
     A l'entrée de ce chemin, à gauche, il y avait un autre chemin qui faisait la liaison avec le grand chemin de Lille à Roubaix, c'était la rue Mirabeau actuelle. Il n'y avait pas de maisons sur ce chemin ; mais il était bordé d'arbres d'un côté et de l'autre.
     Sur ce petit chemin du ban plaidoïal, il y avait, à gauche, quatre maisons.
     A droite, il y avait aussi quatre maisons jusqu'à la rue Jean-Jacques-Rousseau actuelle. Cette rue s'appelait la ruelle Tronquoi. Avant d'arriver à cette ruelle, il y avait la maison et jardin de plaisance à M. de Lannoy.
     Au-dessus de cette ruelle, la cense et jardin à Martin Franchomme, occupés par François Mare (Ferme Pottier actuelle).
     Nous voici arrivés à la place de la République, qui formait ce qu'on appelait alors les Plaids. Cette place avait les dimensions actuelles. Un arbre majestueux s'élevait au milieu de cette place. Un autre document nous parle du pilori de Mons-en-Barœul. Ce pilori ne pouvait être que sur cette place, à côté des juges, qui se réunissaient dans une petite maison qui était à l'angle des rues Parmentier et du Quesnelet. C'est sans doute sur ce grand arbre que les criminels étaient pendus hauts et courts.
Nos recherches ne nous permettent pas de citer un seul criminel qui ait subi ce châtiment rigoureux, tant notre population était à cette époque calme et pacifique.
     L'administration se composait du lieutenant, des hommes de fief et échevins nommés par le seigneur et qui n'étaient pas seulement juges, mais formaient, avec le bailli, le lieutenant et le greffier, un corps administratif ou municipal qui avait la gestion des biens de l'église et des pauvres, nommait des tuteurs aux orphelins, faisait les appositions de scellés et les inventaires, ordonnait le mesurage et le bornage des chemins publics, etc... En un mot, ses attributions embrassaient tout le maniement des intérêts communaux. Ce corps administratif s'appelait indifféremment : le magistrat, la loi, gens de loi, l'échevinage. Nous reviendrons plus tard sur ce sujet, en indiquant les noms de gens de loi de Mons-en-Barœul. Cette place de la République actuelle était donc un endroit important dans notre ancienne commune.
     La place de la République sera le centre d'où partiront trois chemins :
1°) Le chemin qui reliait le grand chemin de Lille à Roubaix (R. Daubresse) au ban plaidoïal, c'est-à-dire la rue du Quesnelet. Sur l'emplacement de la maison de M. Raphaël Hoden, se trouvait une maison de belle apparence qui, comme maintenant, dominait tous les environs. L'indication porte : « Le quart parfait des dits deux cents et demy aux hoirs Jean-Baptiste Hallé ».
Presque en face, en descendant, il y avait « une cense et jardin à André Caillet, occupés par Simon Salembier » (1).
2°) Chemin du ban plaidoïal, à Flers (chemin du Fort). A l'entrée de ce chemin (chez le maraîcher Leblanc) une cense et jardin aux hoirs de Jean-Baptiste Hallé, occupés par Thomas Matt. Ce chemin tourne ensuite à droite et monte à la ferme d'En-Haut. Cette ferme était une cense et jardin occupés par Jean-Baptiste Boé. Le chemin continuait ensuite jusqu'au pavé de Flers à Lille.
3°) Nous descendons maintenant du chemin du Ban Plaidoïal à Hellemmes (rues Hoche et Faidherbe actuelles). Sur ce chemin, il y avait trois maisons vers le bout, à gauche.
Enfin, la carte porte l'indication du petit chemin qui conduisait à Lannoy et qui est maintenant la rue de l'An-Quarante.
Du Lion d'Or à Fives (vers la rue Alexandre Delemar), se trouvait une piedsente qu'on appelait : Les hautes voies.
Voilà quelle était la topographie de la commune de Mons-en-barœul en 1733.
Bulletin Paroissial de Mons-en-Barœul 09/1936

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